Il pleut souvent à Taïwan. Taipei, la capitale, se fait arrosé en général 129 jours par année. On ne visite pas l’île pour l’attrait du soleil, bien que dans le sud, le ciel est plus clément et offre même des possibilités de surf. Mais la pluie sied bien à cette île lorsqu’on regarde tout le monde se promener avec les parapluies les plus colorés possible.
Et puis, on dirait que le déluge constant a fait en sorte que les taïwanais ont développé une gastronomie riche et remarquable. Tant qu’à être enfermé à regarder la pluie, on va manger! Des brochettes, des coquilles St-Jacques, des nouilles Danzai, des Gua Bao, des beignets de poissons, des roulés à la saucisse et des macarons au matcha. Les taïwanais mangent constamment et à toute heure de la journée. On est loin du cérémonial français, le repas est souvent déconstruit. Les marchés dans chaque quartier proposent de la nourriture à profusion. On peut goûter à tout et c’est délicieux. Difficile de ne pas manger chaque minute de la journée tant les odeurs salées sont présentes partout lorsqu’on déambule dans les villes et villages. Rien de mieux qu’un restaurant réconfortant pour vous faire vite oublier vos pieds mouillés!
Mais surtout, lorsqu’il pleut, il faut absolument passer par l’activité la plus merveilleuse qui soit : la dégustation traditionnelle du thé. Le concept : se consacrer à ce breuvage divin pendant de longues heures et le savourer sereinement sans se laisser distraire par le rythme effréné de l’extérieur. On ré-infuse le thé de nombreuses fois de suite et on le sert dans des minuscules tasses. En buvant un Oolong, qui est le thé le plus présent là-bas, sereinement, tasse après tasse, on redécouvre d’autres gammes de sensations : la douceur, l’apaisement et même un peu l’ennui. Cet ennui, qu’on n’ose jamais ressentir au Québec comme si on avait peur de se retrouver trop longtemps à ne rien faire. C’est tout art que de se laisser aller et accepter qu’il est bon de siroter un breuvage chaud en jasant de tout et rien ou en lisant un bon livre.
Les taïwanais boivent du thé constamment. Ils consomment très peu d’alcool et c’est avec une tasse de thé que vous êtes accueillis chez les gens. On ne le boit pas toujours avec un cérémonial et sa dégustation a été rajeunie puisqu’il y a aussi de petits kiosques de thé un peu partout dans les villes qui proposent des dizaines et dizaines de sortes de thé, apprêtées comme vous le désirez (lait, pas de lait, glacé, chaud, sucré, non sucré…). Pour une grande consommatrice de thé comme moi, c’était vraiment le paradis!
La meilleure expérience reste d’en acheter en vrac dans un magasin comme La maison de thé Lin Mao Sen. Le vendeur se moquera un peu de vous quand vous en demanderez 100 grammes puisque là-bas, tout le monde en prend au kilo mais sa passion qu’il dégagera en vous expliquant les différences entre les Oolong sera vite contagieuse! C’est magique de sentir ces centaines de thé dans des énormes pots de plusieurs kilos; on est loin des petits magasins de thé montréalais qui vendent des sachets de 25 grammes au prix d’or. Mon coup de cœur? Le thé Oolong Osmanthus. J’ai terminé ma réserve de thé achetée sur place et depuis, j’ai le cœur brisé comme si j’avais dû faire définitivement le deuil de cet incroyable voyage.
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